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chapitre IX destin indélébile

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Message  Pyrros Dim 7 Fév - 23:43

chapitre X destin indélébile

« Nous sommes en guerre ! » exclama Thrall, se levant de son siège.

Le visage de Thrall, plein de rides et de cicatrices, était à la mesure de la longue vie qu’il eut en tant que chef de la Horde libre. Il ne portait qu’une armure de cuir, cependant il semblait en émaner une certaine énergie. Une épée à sa ceinture en guise de seule défense, il possédait une hache aussi grande qu’un Tauren, qu’il gardait près de son trône. Il était alors près d’une table ou était déroulée une grande carte de Kalimdor. Autour de cette table se trouvait également Khargonan, Tilaa et Pyrros.

« Mais nous ne pouvons pas repartir de suite ! s’exclama Khargonan. Nous revenons justes de Shatrath, où nous avons enfin pu défaire Sargeras! Nous pouvons enfin nous reposer et regagner des forces avant les prochaines batailles ! Je…

-Silence, Tauren ! Pour qui te prends-tu devant moi ? Tu ne sais pas de quoi l’Alliance est capable.

-Bien sur que si nous le savons, s’exclama Tilaa, avec affront devant l’imposant chef de guerre, mais ce n’est pas une raison pour nous ré-envoyer droit au combat !

-Tu es bien courageuse jeune elfe. Mais pourtant, c’est le meilleur moment pour attaquer : les troupes de l’Alliance ont été sévèrement touchées. Si nous n’attaquons pas maintenant, ils auront le temps de reformer de nouvelles troupes, et Dieu sait que nous n’avons pas besoin de ca ! Il nous faut terminer ce conflit maintenant. – il y eut un long blanc dans la salle – Vous pouvez disposer.

-Nous ne pouvons y aller… certains de nos guerriers et officiers sont encore a Shatrath pour aider les blessés…, tenta Pyrros

-Considérez cela comme un ordre ! Demain, à l’aube, vous et votre guilde serez en marche vers Théramore.»

Les Tigres se jetèrent un dernier regard, essayant de savoir si l’un d’entre eux aurait le courage de se soulever contre son ordre. Mais ils trouvèrent tous des regards de désespoir, et sortirent du fort Grommash en silence, et se dirigèrent vers la vallée de l’Honneur ou se trouvait le reste de la guilde, attendant le verdict.
Thrall les regarda s’éloigner, et sortir du fort. Une silhouette capuchonnée s’approcha du chef de guerre, et se tint en face de lui. L’orc fit un signe aux gardes qui, avec appréhension, sortirent de la salle.

«Comment ais-je été ? demanda Thrall à l’humanoïde qui se tenait devant lui.

-Excellent. Parfait dirais-je même…»



«Ah ! Mais pour qui se prend-il ? Éclata Shekmet.

-Pour le chef de la Horde malheureusement, et nous se sommes pas habilités à discuter… remarqua Zarroc.

-Mais... nous ne pouvons pas partir en guerre ! La moitié de la guilde est épuisée ou blessée ! Certains sont proches de la mort, pourtant il décide de nous envoyer en première ligne ! Et Grofterum est encore à Shatrath !

- Calme-toi, nous ne pouvons rien faire à présent, dit Pyrros. Hormis nous préparer aux prochaines batailles. – Il eut un temps de réflexion – Si je retire les blessés et ceux qui sont encore à Shatrath, nous serons 9 à aller a Théramore demain. Je doute que ce soit suffisant pour attaquer une telle cité, mais avons-nous le choix ?

-Nous avons toujours le choix ! s’exclama Khargonan. Nous pourrions ignorer ses ordres et ne pas partir.»

Un silence pesant tomba sur le groupe. Tous étaient d’accord avec lui, mais tous savaient aussi que ne pas partir était synonyme d’un aller simple dans les cachots d’Orgrimmar. Autant dire qu’aucun ne le souhaitait. Pyrros monta sur un petit piédestal afin de se faire bien entendre de la petite troupe.

«Chers Tigres. Cette situation est sans précédent dans notre Histoire, c’est pourquoi il faut que nous restions tous soudés les uns les autres. Je ne force personne à partir au combat, mais je tiens juste à vous préciser que si vous ne suivez pas la guilde, ce sera un affront envers la Horde. Et donc envers la guilde. – il s’arrêta un moment de parler, regardant le visage des Tigres qui le regardaient, attendant les prochains mots – Demain à l’aube, nous partirons en direction de Theramore, et nous nous rejoindrons à l’entrée du marais. A demain, Tigres.»


La guilde resta sans voix. Puis, toujours avec un silence de mort, Tilaa alla rejoindre ses quartiers.
Après plusieurs minutes à déambuler dans la capitale (son sens de l’orientation laissant un peu à désirer), elle trouva enfin le portail menant vers Lune d’Argent. Ces quelques minutes lui permirent de réfléchir calmement à la situation. La voix grave de Thrall résonnait encore dans sa tête. Etait-il censé en disant que pendant que l’Alliance fête leur victoire, nous devons les abattre ? D’accord, ce sont nos ennemis, mais nous devrions nous aussi nous reposer de la victoire contre la Légion Ardente. Et pourquoi envoyer notre guilde ? Il y en avait bien d’autres qui pouvaient se charger de cette tache… Ce fut avec cette interrogation en tête qu’elle pénétra dans Lune d’Argent.
Une sensation désagréable s’empara d’elle, comme à chaque fois qu’elle traversait un de ces portails. Mais il faut avouer que c’est très pratique ! En sortant, elle remarqua que la marque de sa main rougeoyait faiblement, comme à chaque fois qu’elle prenait ce genre de portails. Il faisait presque nuit alors qu’elle arriva a son appartement. Il avait beaucoup changé depuis que Lor’Themar en avait confié un à chaque Tigre : elle n’avait pas touché a sa chambre, mais le salon autrefois orné d’une table en bois d’écorce, gravé de symboles elfiques antiques sur ses pieds ressemblait plutôt à une salle d’entrainement. Un mannequin de bois et de paille, gravé de multiples entailles de dagues se trouvait au centre de la pièce a la place de la table. Mais elle n’était pas d’humeur à s’entrainer, elle n’avait pas la tête a ca, et préféra aller se coucher. Toujours la même interrogation en tête.

Il faisait encore nuit lorsque Tilaa arriva devant le marécage. Aucun tigre n’était arrivé avant elle, comme toujours elle était ponctuelle. Elle en profita pour affuter ses nouvelles lames, les imprégner de poisons, et tenter de nouveaux mouvements qu’elle n’avait pas encore pu mettre en pratique lors de la dernière bataille. Elle commençait à voir le soleil se lever quand elle aperçut Pyrros arriver de loin, très rapidement suivi d’autres Tigres.
Tous ceux qui étaient présents la veille étaient venus. Même certains qu’elle savait réticents à venir étaient présents. Tous… sauf un. Khargonan manquait à l’appel.

«On l’attend ? demanda Taggle.

-Il ne viendra pas, dit Tilaa.

Taggle voulut lui demander, mais la froideur dans sa voix le laissa de marbre. Pyrros prit alors la parole.
-Nous parlerons de lui plus tard. Maintenant est l’Heure des combats. Préparez vous à prendre Théramore. Nous utiliserons notre discrétion pour nous infiltrer dans la ville, et la détruire de l’intérieur. Nous nous diviserons en trous groupes : le premier – il montra du doigt Grimgaur et Shekhmet – me suivra. Le second sera mené par Tilaa, et composé de Taggle et Azhlemaan, aura pour but d’abattre les défenses postées dans les tours extérieures et intérieures. Le dernier groupe, mené par Khar… – il s’interrompit, voyant qu’il allait dire une erreur, et se mit à réfléchir – Gartalak, tu me suivras et Zarroc, tu suivras Tilaa. Lorsque vous aurez prit les tours, nous nous rejoindront devant le fort central.

-Pour les Tigres ! cria Tilaa, sans grande conviction.»

Elle n’eut pour réponse que le vent sec venant des Tarides. La petite troupe s’enfonça alors dans les Marécages. Ils réduisirent au silence sans grande difficulté les quelques gardes patrouillant aux alentours de la cité fortifiée et arrivèrent aisément a l’entrée Théramore. Ils avaient préparés une embuscade sur les gardes se tenant sur le pont, à l’entrée, mais eurent la surprise d’avoir un accès libre sur la ville.

«Groupe un, suivez-moi, chuchota Pyrros. Nous devons prendre la place centrale.»

Pyrros et son groupe s’aventura donc dans la ville, passa derrière l’auberge sans faire de bruit. Le second groupe devait détruire les défenses des quatre tours de garde avant que Pyrros ne passe à l’action. Les deux premières étaient justes à l’entrée, les secondes donnaient sur la mer.

«Zarroc, viens avec moi à la tour gauche. Taggle et Azhlemaan, prenez la tour droite. Nous passeront par les remparts pour accéder aux deux autres tours, nous nous rejoindront sur les quais.»

Ils se séparèrent. C’est à ce moment qu’elle se rendit compte de la taille de la tour de garde : elle était immense. D’en haut, on devait pouvoir avoir une vue sur tout le marécage, et même peut être apercevoir Orgrimmar. Cependant, sa taille équivalait a un grand volume, et donc il y aurait beaucoup de gardes en garnison. La plupart endormis, la voleuse comptait sur l’effet de surprise pour prendre la tour. Elle approcha délicatement la main de la poignée, et la porte s’ouvrit, avec un léger grincement. Tout deux se tenaient prêts, épée à la main. Un cliquetis se fit entendre.
A l’ultime moment, Tilaa attrapa le col de Zarroc et se projeta a terre, évitant un coup d’épée qui leur aurait coupé la nuque. Les deux Tigres se relevèrent rapidement pour faire volte-face. Une vingtaine de gardes sortait du fort central, cernant complètement les deux groupes des Tigres. Tilaa donna un coup de pied à un des gardes en plein dans le plexus solaire lui coupant le souffle, ce qui permit au petit groupe de rentrer dans la tour et de bloquer la porte. Les gardes tentèrent de la défoncer, mais les Hordeux tinrent bon, tout autant que la porte. Au bout d’une minute, ils entendaient un grincement provenant du haut de la tour. Deux gardes se dirigeaient droit vers eux depuis son sommet, et ne mirent pas longtemps à descendre les quatre étages qui les séparaient des Tigres.

«Tilaa, occupe-toi d’eux, je vais tenir la porte ! cria Zarroc. Je tiens la porte !

-Tu n’y arriveras pas seul !

-Ne t’inquiète pas pour moi, fonce, et dépêche toi de nous faire ta belle prestation, comme d’habitude quoi ! »

Tilaa regarda Zarroc lutter de toutes ses forces pour bloquer la force, puis se retourna en saisissant ses lames. Les deux gardes se trouvaient à trois mètres d’eux. Elle lança une de ses armes vers le garde le plus proche qui n’eut aucun mal à l’esquiver. Avec une vitesse incroyable, elle se dissimula derrière celui-ci à l’aide d’un pas de l’ombre excellemment exécuté. Avec la même vitesse, elle saisit la lame au vol, tranchant la gorge du garde qui se noya dans son propre sang. Le second garde était déjà en train de foncer sur la voleuse lorsqu’elle retira la lame de la gorge du malheureux. Il abaissa son épée, visant à lui fendre le crâne. La voleuse esquiva de peu ce coup fulgurant, et sentit une entaille sur son front. Le garde leva son épée, et fouilla la tour du regard. Son adversaire avait disparue. Alors qu’il se dirigea vers Zarroc afin débloquer la porte, la voleuse réapparut dans son dos. Il ne sentit pas les deux lames de la voleuse lui perforer le torse.
Au même moment, Zarroc fut littéralement éjecté par la porte qui venait de s’ouvrir avec fracas. Un garde imposant avec une musculature inhumaine rentra dans la pièce. Zarroc eut juste le temps de se relever pour lui faire face, lorsque Tilaa se mit a ses cotés.

«C’est terminé, rendez vous Hordeux ! »

Ce n’était pas la voix du garde : c’était celle d’une femme. Elle se fraya un passage entre les gardes, comme si ils se séparaient pour la laisser passer. Elle portait une longue robe bleue sans manches, ainsi que des gants remontant jusqu’au coude. Elle avait dans sa main droite un long bâton orné d’un orbe pourpre, qu’elle pointa vers les deux Tigres.

«Je me nomme Jaina Portvaillant, gardienne de la cité de Théramore. Au nom de l’Alliance, vous êtes en état d’arrestation.»

Du bout de son bâton fusa un éclair de glace. Zarroc et Tilaa se séparèrent pour l’éviter, mais les gardes postés derrière Jaina entrèrent dans la tour avec un cri de guerre.

«Zarroc, le toit ! cria Tilaa. C’est notre seule chance !»

Esquivant les quelques gardes qui leur fonçait dessus, ils arrivèrent tout deux à l’escalier qu’ils gravirent rapidement. Jaina voulut s’essayer a quelque sort, mais elle n’aurait fait que freiner les gardes qui les poursuivaient autant que les deux Tigres. Arrivés au troisième étage, Zarroc se retourna et lança un coup féroce sur l’escalier en bois de sa puissante masse. Il y déchargea une grande quantité de son mana pour faire en sorte qu’il s’écroule, barrant le passage à leurs poursuivants. Même si ca ne les retiendrait pas longtemps…
Ils arrivèrent au sommet de la tour. Les deux Tigres jetèrent un œil sur la ville : Ils entraperçurent le groupe de Pyrros, aux prises avec de nombreux combattants nains et humains. Shekhmet était à terre, une flèche plantée dans la jambe, et Gartalak essayait de maintenir un bouclier de protection autour de son ami blessé.

«Nous devons les rejoindre et les aider ! dit Tilaa. – elle regarda la hauteur de la muraille – Tu penses pouvoir sauter Zarroc ?

-C’est beaucoup trop haut ! Je…»

Elle était déjà en train d’enjamber les créneaux. Zarroc essaya de la retenir lorsqu’elle sauta. Gracieusement, la voleuse freina sa chute en plantant légèrement sa lame dans la roche. Elle eut une réception parfaite, en équilibre sur ses deux jambes. Elle regarda en haut de la muraille pour faire signe a Zarroc de la suivre, mais ce qu’elle vit l’horrifia. Les gardes de la tour avaient miraculeusement réussis à passer et chargeaient le paladin. Il se créa un bouclier de protection qui ne tint pas bien longtemps face au déferlement d’épées, et il disparut bien vite de son champ de vision. Etait-il tombé de la muraille ? Etait-il… mort ?
La voleuse fut tirée de ses interrogations par la sensation d’une présence hostile près d’elle. Jaina sortit de la tour en marchant, tranquillement, comme si de rien n’était. Elle se tourna vers la voleuse qui sortait tout juste ses lames. La mage se mit à rire.

«Penses-tu vraiment pouvoir me défier, Hordeuse ? Tu me sembles bien téméraire.»
A peine eut-elle terminé sa phrase qu’elle fit tourner son bâton, le pointant sur l’elfe. Une boule de feu en sortit a une vitesse impressionnante que la voleuse évita de justesse d’une roulade sur le coté. Elle regarda vers Jaina. Ou du moins là ou elle se trouvait avant, car elle n’y était plus.

«Beaucoup trop lent…» dit Jaina.

La voleuse sentit une dague s’enfoncer entre les cotes, dans son dos. Elle poussa un léger cri, puis donna un coup d’épée en se retournant. Jaina se trouvait devant elle, puis disparut l’instant suivant. Tilaa eut tout juste le temps de se jeter en avant pour éviter le second coup de dague. Elle arqua les jambes pour se relever et se remettre face à Jaina. Elle commençait à s’essouffler. Elle fonça sur Jaina et lui asséna un coup qu’elle para aisément avec son bâton. Tilaa pensa qu’il craquerait, mais le bois tint bon. Elle sauta en arrière pour rester à distance de son adversaire, mais la mage avait encore disparue.
A son tour de disparaitre
De la manche de la voleuse sortit une importante quantité de poudre, qui voila totalement l’endroit ou elle se trouvait. Jaina réapparut, et lança un éclair de glace dans le nuage. Rien ne se passa. Elle attendit que le nuage se dissipe pour voir… rien du tout. Jaina scruta les environs, pour voir ou la voleuse pouvait se trouver.

«Viens te battre loya…»

Tilaa se trouvait derrière Jaina, camouflée. Elle trancha l’épaule droite de Jaina qui hurla de douleur. Elle lâcha son bâton et se retourna face à la voleuse, qui se préparait à un second assaut, celui-ci mortel. Mais au moment ou l’épée devait mettre fin à la vie de la mage, elle disparut, et son épée ne découpa que le vent. Tilaa comprit trop tard que Jaina maitrisait les portails et les transferts à la perfection, lorsqu’elle vit la mage au sommet de la tour. Les gardes étaient déjà redescendus et se dirigeaient vers la voleuse. Ils sont bien trop nombreux ! Elle commença à fuir les gardes à travers Théramore : elle voulut aller aider Gartalak, mais la quantité de garde qui la poursuivait n’aurait fait qu’envenimer la situation. Courant au hasard des ruelles de la ville fortifiée, elle se retrouva sur la jetée du port. Les rares gardes qui la suivaient encore étaient essoufflés, et n’auraient pas pu défaire la voleuse. Si elle n’avait pas été elle-même épuisée. Elle s’approcha de l’un des bateaux à quai dans l’espoir de s’y cacher le temps de reprendre son souffle, lorsqu’elle fut relativement surprise de la présence de marins armés de mousquets.
Par ou aller ? Derrière et à gauche, c’est la mer. Ils n’auront aucun mal à me repêcher. En face les marins me tiennent en joue, et rien ne dit que j’aie le temps de bouger avant qu’ils ne tirent. A droite les gardes s’approchaient d’elle. Jaina juste derrière. C’est avec cette pensée en tête qu’elle sentit ses jambes s’ankyloser, puis littéralement givrer sur place. Elle remarqua que ses jambes étaient bloquées dans un épais bloc de glace. Elle essaya de se libérer en détruisant la glace de ses lames. Elle eut beau se démener pour le faire céder, rien n’y faisait : la glace était aussi résistante que du roc.
Puis elle se tourna vers la mage qui lançait au même moment un second éclair de glace. Si elle se faisait toucher, s’en serait fini. Mais elle ne pouvait rien faire, ses jambes prises dans la glace empêchait toute feinte ou esquive ! Instinctivement, elle leva sa main pour se protéger. Plus l’éclair approchait, plus elle sentait que sa main la brulait. Puis elle se mit à rougeoyer intensément, telle du métal en fusion, et la flaque d’eau volante qu’était devenu l’éclair éclaboussa la voleuse. Les gardes ainsi que Jaina étaient bouche-bée. Sa main perdit lentement son éclat, avec lui les forces de la voleuse. Lorsque sa main fut totalement éteinte, et après un léger temps d’appréhension, deux gardes la désarmèrent sans faire face à une quelconque résistance.

« C’est terminé. Tous tes amis se sont fait appréhender, certains sont gravement blessés. Dis-moi qui t’envoie et je serai peut être indulgente. »

Qu’avait-elle à perdre à présent ? Elle lui révéla que Thrall en personne les avait envoyés envahir Théramore. Cette révélation fit sortir Jaina de ses gonds, et lui assena un violent coup de bâton dans les cotes.

« Ne mens pas ! Thrall ne peut avoir donné cet ordre ! cria Jaina.

-Et pourquoi cela ? Il déteste l’Alliance, il nous l’a dit lui-même ! Nous étions contre le fait de vous attaquer, mais il...– la voleuse toussa, puis cracha du sang – il à insisté et insisté ! »

Jaina parut troublée par les propos de la voleuse. En réalité, par le passé, Jaina à permis à Thrall et a son armée de sortir vivants de la colonisation de Kalimdor. Même de nos jours, ils entretiennent des relations dans le but d’apaiser Azeroth. Alors pourquoi à t-il décidé de l’attaquer, ca n’a aucun sens !
Elle fit signe a la voleuse de continuer son récit, lorsqu’un homme posa la main sur l’épaule de l’humaine, ce qui la coupa dans sa question.

« Archevêque Benedictus ! s’exclama Jaina. Mais... que faites vous ici ? »

L’homme qui venait d’arriver était grand, et malgré ses cheveux grisonnants paraissait assez jeune. Il portait une toge blanche ornée de symboles cousus de fil d’or. Son vêtement lui descendait jusqu’aux chevilles, terminées par des chausses en tissu blanc. Juste derrière lui se tenait un être de petite taille, pas très gros. Presqu’un gnome, si son visage n’était pas aussi peu reconnaissable : maintes balafres couvraient son visage, et l’on pouvait se demander s’il voyait correctement. Il portait une toge de couleur pourpre, cachant l’intégralité de son corps (sauf le visage bien entendu). Les gardes autour de l’Archeveque s’étaient inclinés.
Archevêque Benedictus… Son nom rappelait à la voleuse un vague souvenir, mais elle ne se souvenait plus quoi.

« Que pensez-vous que je sois venu faire ? Je viens chercher les prisonniers, quand bien même ils ne seraient pas tous morts. – il jeta un regard à la voleuse – Et vous devez être… elle. Le balafré, créé nous un portail vers Hurlevent, et vite ! Nous allons montrer à notre invitée ses nouveaux appartements. »

Le « gnome » s’exécuta aussitôt, et en quelques secondes le portail fut terminé. Il libera les jambes de la voleuse, tout en s’assurant qu’elle ne pourrait s’enfuir, puis le groupe s’avança dans le portail.

« Un instant, Benedictus ! »

Jaina avait crié si fort que le prêtre en eut un sursaut. Il se retourna, le visage calme et souriant. Hypocritement, elle le savait.

« Benedictus, comment… comment saviez vous que les Hordeux allaient attaquer la ville ? »

Il hésita avant de répondre. Jaina était tout à fait sérieuse : la division de l’Archevêque était venue la veille leur annoncer que des troupes Hordeuses allaient tenter une attaque contre Théramore. Puis il sourit à la mage.

« Pour toi, c’est ‘Archevêque Benedictus’. Tu devrais le savoir ma petite Jaina. – Il s’arrêta de parler un instant – Mon mage reviendra chercher les autres prisonniers sous quelques jours. Pour l’instant… j’ai à faire.»
Puis il s’enfonça dans le portail qui se referma aussitôt derrière lui, laissant Jaina et les soldats seuls sur l’ile de Théramore.


Après la réunion entre Tigres, Khargonan ne réussit pas à trouver le sommeil. Suivre la Horde ou la raison ? Telle était la question qui tournait sans fin dans sa tête. En pleine nuit, les yeux écarquillés, il se leva, enfila un vêtement léger et sortit dans les rues d’Orgrimmar : peut être la fraîcheur de la nuit lui porterait-elle conseil. Il passa à proximité du fort Grommash où, plus tôt, le chef de guerre les avait envoyés au massacre. Il en détournait les yeux lorsqu’il entendit de faibles voix provenant de l’intérieur du fort. En de circonstances habituelles, il ne se serait pas inquiété. Mais il ne les comprenait pas. Il parlait pourtant couramment la plupart des langues d’Azeroth mais il était formel : cette langue n’était pas de ce monde. De même des personnes qui l’employaient.
Il approcha sa main délicatement de la porte, dans l’espoir de l’entrouvrir afin d’y observer la scène, mais entendit des bruits de pas s’approcher. La seconde suivante, il était déjà camouflé et pouvait observer la silhouette qui sortait. C’était un homme, assez grand. Sa grande toge d’un blanc éclatant même de nuit orné de coutures dorées, était surmontée d’une capuche cachant son visage. Il fut rapidement suivi par un petit être à peine visible dans la pénombre. L’humain marmonna une phrase à son compagnon qui, de suite, créa un portail qu’ils s’empressèrent de traverser.
Khargonan avait entendu cette phrase. Pas comprise, mais entendue. Et il avait reconnu un unique mot, qui resterait gravé dans sa mémoire un bon moment, car c’est là qu’il comprit. « Théramore »…


Tilaa reprit ses esprits dans un sombre cachot. Plus tôt, elle avait traversée sous bonne escorte la grand rue de Hurlevent où commerçants, gardes et enfants prenaient un malin plaisir à lui envoyer au visage toute sorte d’objets : fruits, cailloux, tout ce qui leur tombait sous la main. Même… des briques. Son dernier souvenir était de s’en recevoir une en plein front, regardant les rides de l’archevêque profondément marquées par son odieux rire.
Elle avait un mal de crane affreux, et avait peine a se concentrer. Elle se leva d’un tas de paille, qui devait surement servir de matelas improvisé, et analysa la lourde porte en fonte scellant l’accès à la liberté, au fond d’une alcôve. En ajoutant le fait que la porte ne comprenait pas de serrure, elle n’aurait pu la forcer sans outils adaptés, qu’on lui avait bien entendu retirés. Un léger courant d’air frais glissait sous la porte, mais impossible de voir quoique ce soit en se baissant. Elle se retourna et remarqua qu’un petit plateau se trouvait par terre, sur lequel un petit verre d’eau et un morceau de pain noir rassit trônaient. La vue du plateau lui rappela qu’elle avait faim et engloutit en quelques secondes l’eau et le pain. Elle avait toujours faim, mais pourrait se concentrer plus facilement. Du moins, quelques minutes plus tard, la voleuse fut prise de vertiges, et s’assit par terre contre le mur, les yeux dans le vide. Elle ne dormait pas, mais n’était pas réveillée. Elle tenta de lutter contre cet état de transe mais rien à faire. Tout à coup, la porte s’ouvrit doucement, révélant le petit être qu’elle avait vu avec l’archevêque à Théramore. Il était vraiment hideux : de longues oreilles, les traits de son visage creusés comme dans la roche. On aurait presque dit un gobelin, si sa peau n’avait pas été d’un sombre gris. Il tenait dans sa main un étrange appareil. Il s’approcha de Tilaa, lui saisit la main droite, et observa sa cicatrice. Mais qu’a-t-elle de spéciale sa main bon sang ?? Il approcha l’appareil de sa main, d’où en sortit un flash qui parut éblouissant pour la voleuse, mais elle ne voyait que très flou. Elle ne remarqua pas le bout de papier sortant de l’appareil, mais elle se souvint clairement du gnome récupérant de sa ceinture une petite dague. La voleuse voulut se débattre, mais restait dans un état de transe. Il mit alors la main droite de la voleuse dos au sol, et s’y attaqua avec acharnement.


Khargonan n’avait pas réussi à arriver a temps à Théramore. L’activité avait repris dans la ville portuaire, et les gardent faisaient tranquillement leur ronde. Du moins, ce fut l’impression du Tauren lorsqu’il observait, camouflé en forme de lynx, le porche d’entrée de la cité. D’ici, les gardes ne le remarquaient pas, mais s’il s’approchait ne serais-ce que de quelques mètres, il risquait d’être repéré. Il réfléchit à un moyen d’entrer, mais il n’existait que deux accès : l’arche principale, ou il se trouvait, mais passer par ici reviendrait à sonner l’alerte générale. Il pouvait passer par la mer, mais les nombreux marins l’auraient repéré avant même qu’il n’atteigne la berge.
Il tenta de s’approcher un peu de la ville, lorsqu’il aperçut une femme vêtue d’une longue robe et de gants de soie. Elle portait un long bâton lisse surmonté d’un éclatant orbe écarlate, d’où il pouvait ressentir une énergie intense bien qu’à cette distance, il ne put décrire sa nature. Qui plus est, il observait la femme, mais plus étrange. La femme l’observait. Il était à quelques mètres des gardes qui ne le voyaient pas, mais a une centaine de la femme qui la fixait. Il soutint son regard, mais sentant le danger, Khargonan préféra rebrousser chemin.
Alors qu’il s’apprêtait à sortir du marécage, il s’arrêta.

-Qui êtes vous et pourquoi me suivez vous ? déclara t-il, au hasard en langage humain.

Le vent fut sa première réponse. Sa seconde fut un bruissement dans les feuillages derrière lui, et l’arrivée d’une jeune humaine. Celle qu’il avait remarquée dans la cité fortifiée.

-Depuis quand saviez-vous que je vous suivais ? demanda t-elle.

-A peu près depuis que je vous ai vue dans Théramore. Mais ne changez pas de sujet, qui êtres vous et pourquoi me suiviez vous ?

La femme fronça les sourcils.

-Je me nomme Jaina Portvaillant, mage-lieutenant en charge de la sécurité de la cité de Théramore.

-Nous sommes en une heure bien sombre pour sortir dans des terres aussi désolées que celle de ces vicieux marais. Que me voulez vous ?

Sa dernière phrase était ponctuée d’autorité. Il avait du mal à soutenir le regard de la mage, il devait donc se forcer.

-Et si je venais vous attaquer ? dit-elle

-Vous l’auriez fait depuis longtemps. Surement à l’entrée de Théramore.

-Exact. Je viens vous parler de vos amis. – elle se tut un moment – Et a voir votre regard, je ne me trompe pas sur le fait que ce sont vos amis qui ont attaqués ma cité. Je devrais normalement vous mettre en état d’arrestation, mais comme vous l’avez si bien remarqué, je ne cherche pas à me battre.

-Allez droit au but, je n’ai pas de temps à perdre.

Jaina raconta alors l’attaque de Théramore par les Tigres, la capture des assaillants et l’arrivée de l’archevêque. La sentant digne de confiance, il lui raconta ce qu’il avait vu de son coté, à Orgrimmar : l’homme sortant du fort, siège de Thrall, et les voix qu’il avait alors entendu.


La voleuse ne savait pas ce qui s’était passé dans la cellule. Tout ce dont elle se souvenait était le gnome planter la lame dans sa main. Au moment ou elle avait senti la froide lame lui effleurer la paume, elle y sentit une vive brulure, puis elle avait perdu conscience. Elle se trouvait dans la même position que lorsqu’elle était face au gnome, sauf qu’elle pouvait désormais se mouvoir. Elle prit plaisir à recouvrer ses sens, principalement le toucher. Et désagréablement l’odorat. Une étouffante odeur de viande grillée lui donna un haut le cœur.
Le gnome, allongé par terre, était complètement carbonisé. Il ne restait rien de sa toge, seule la lame était indemne, et elle en profita pour ne plus rester sans défense. Même les os, noircis par le feu, étaient en parti détruits. Le petit appareil que le petit être tenait avant d’entrer dans le cachot se trouvait près de la paille, et c’est en se levant pour l’observer qu’elle remarqua que la porte était restée ouverte, les clefs sur la serrure. Près de la paille se trouvait le reste de pain noir, dans lequel elle donna un coup de pied : à coup sur on l’avait droguée. Elle observa l’appareil, et le papier qui s’y trouvait : une image quasi parfaite de sa main droite. Maintenant qu’elle la regardait avec du recul, ce symbole lui paraissait familier. Sans chercher à se souvenir, elle s’engouffra vers la sortie du cachot, fourrant l’étrange image dans sa poche.
Elle se trouvait dans un long couloir de pierre, éclairé par de blafardes lampes arcaniques, dont la lumière vacillait. A gauche, le couloir continuait sur plusieurs mètres pour finir en cul de sac, tandis qu’à droite une porte en bois, dont l’ouverture carrée en son centre était scellée par des barreaux, bloquait l’accès à un corridor. Elle ferma la porte de sa cellule à clef, puis se dirigea discrètement vers la porte en bois. Elle jeta un œil par l’ouverture, s’assurant que personne ne se trouvait dans la pièce. Aucun bruit, pas même une respiration. C’était calme. Très calme.
Trop calme. Si elle se trouvait effectivement dans une prison, comment était-il possible que personne ne garde les accès ? Elle se jetterait dans la gueule du loup en fonçant ainsi. Mais d’un autre coté… avait-elle vraiment le choix ? Grâce aux clefs, elle déverrouilla silencieusement la porte, et la fit grincer en l’ouvrant.
Le corridor se prolongeait sur plusieurs mètres, pour finir en un escalier en colimaçon. Elle pouvait soit monter soit descendre, mais elle ne savait pas si elle était en dessous ou au dessus de la surface. Etouffée par les murs de pierre, elle se décida à emprunter le chemin ascendant. Son ouïe ne sentait encore aucune présence, ce qui finit de la rendre soucieuse. Ou était-elle ? Pourquoi lui-on en voulait elle ? Que sa main avait de spéciale ? Autant de questions sans réponse. Et aussi… comment est-il possible qu’en courant aussi longtemps elle ne soit toujours pas arrivée en haut des escaliers ? Elle avait commencé à grimper les marches quatre par quatre, puis deux par deux et enfin une par une, essoufflée. Tout à coup l’architecture changea : les murs passaient d’une pierre sombre et abrupte à un carrelage de marbre blanc, recouvrant non seulement les murs mais aussi les marches et le plafond. Elle sentait en elle qu’au bout du chemin, le voile sur ces mystères serait levé.
Elle arriva enfin tout en haut, essoufflée mais prête à repartir si besoin est. Elle se trouvait au sommet d’une large tour circulaire, dont le sol et les créneaux étaient joliment décorés par de la peinture blanche et or. Tout en bas, elle pouvait voir l’activité grouillante de la ville de Hurlevent. Mais ce qui attirait l’attention de la voleuse était la marque tracée sur le sol d’un rouge écarlate. A coup sur du sang, se dit-elle. La marque, elle l’avait déjà vue tellement de fois. A chaque fois qu’elle retirait ses gants, ou qu’elle se battait sans. La marque de sa paume. Et au centre, l’archevêque Benedictus.



A l’entrée des Tarides, le druide et la mage se faisaient face. Aucun d’eux n’avait de doute sur l’autre, mais ils ne se faisaient tout de même pas réellement confiance.

-Si j’ai bien compris, résuma Khargonan, l’archevêque Benedictus est entré dans Orgrimmar d’une manière inconnue, et pour une raison tout aussi mystérieuse. Ensuite, il est allé à Théramore vous prévenir de l’imminence d’une attaque sur la cité. Apres quoi, il est resté discret quelque part dans le port pour réapparaitre chercher Tilaa lorsque vous l’avez capturée. Jusque là, vous êtes d’accord ?

-Sur tout sauf un point. L’archevêque n’est pas venu à Orgrimmar pour rien, et nous savons que Thrall à ordonné l’attaque de Théramore. Et je ne crois pas au hasard, il doit y avoir un lien.

- A quoi pensez-vous ?

-Je n’en sais trop rien… mais il y à des chances que Thrall se fasse contrôler par l’archevêque. Ou pire… Dans tout les cas, ces mystères doivent être résolus au plus vite. Tout d’abord, nous allons libérer vos compagnons : ils n’ont pas à être martyrs de ce combat. Heureusement, ils n’étaient censés être transférés aux mines de Forgefer que demain. Occupez vous de Thrall, je m’occupe de vos amis.

-Très bien, acquiesça le druide. Nous nous reverrons demain matin aux portes de la cité.
Jaina créa un portail à Khargonan, qui le mènerait directement devant Orgrimmar. Il la remercia en s’y engouffrant..
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chapitre IX destin indélébile Empty Re: chapitre IX destin indélébile

Message  Pyrros Sam 27 Fév - 14:33

Khargonan se trouvait devant le fort Grommash. Le soleil commençait à se coucher, reflétant des rayons écarlates qui finissaient d’éclairer la ville bastion. La lourde porte du fort grinça, révélant la silhouette du druide vêtu d’une longue robe en tissu sombre, dont la capuche cachait le visage. Il ne savait comment, mais Thrall avait appris qu’il n’était pas apparu à Théramore, et il avait pu apprendre par de nombreuses affiches que sa tête était mise à prix. Un des gardes l’interpella lorsqu’il entra dans le premier corridor. Alors qu’il l’approchait, le Tauren l’agrippa à la gorge et l’envoya de l’autre coté de la pièce, ne prenant pas en compte sa lourde armure. Les deux autres gardes dégainèrent, mais de longues et épaisses racines détruisirent le sol en bois pour bloquer leurs mouvements. Thrall se trouvait là, assis sur son trône à contempler le combat. Khargonan dévoila son visage, et dégaina son épée.

Thrall se leva de son trône, en saisissant sa puissante hache. Les deux combattants se faisaient face dans l’exiguë salle du trône ronde.

-Au nom de la Horde, je dois vous arrêter ! dit Thrall, puis il chargea le druide.

L’orc balaya la moitié de la salle d’un coup de hache circulaire. La taille handicapante du Tauren avait eu pour effet de l’empêcher d’esquiver correctement le coup. Une longue trace sanglante était tracée sur son torse. D’un habile revers, l’orc fit tournoyer sa hache. Lorsqu’il s’arrêta, il remarqua qu’il était seul dans la pièce. Il la fouilla du regard, lorsqu’il sentit des crocs se refermer sur son épaule gauche. Thrall cria, et se débâtit pour se libérer de la mâchoire d’un félin. La douleur fut telle qu’il fut contraint de lâcher sa hache. D’un violent coup d’épaule, l’orc tenta d’écraser le druide contre le mur, mais au moment fatal, il lâcha prise pour retourner à sa forme initiale. Du sang noir coulait de l’épaule de Thrall.

-Vous n’êtes pas Thrall, déclara Khargonan.

-Haha ! Et pourquoi ? Car mon sang est noir ?

Khargonan décocha un sourire à son adversaire, mais cela ne le déstabilisa en rien.

-Non. Thrall manie sa hache de la main droite. Pas vous. Vous avez profité de votre imposture pour ordonner aux Tigres d’attaquer Théramore. Et je pense savoir pourquoi.

Thrall émit un léger rire.

-Bien vu Tauren. Je ne suis pas ce chef de guerre… Et c’est effectivement moi qui vous aie ordonné d’envahir Théramore. Je ne pensais pas qu’un d’entre vous se refuserait aux ordres de votre chef. Je n’ai donc plus de raison de me cacher…

L’orc fit glisser une bague de son doigt, et la jeta à terre. Quelques secondes plus tard, l’orc se transforma tout à coup en un imposant humain, dont les muscles étaient aussi imposants que celui de Thrall.

- Permettez-moi de me présenter : je me nomme Durim, descendant de Medivh. Avatar d’Archimonde.

Khargonan s’en doutait quelque peu : la Légion ardente était derrière ce complot. La récente défaite de Sargeras devait sans doute être l’évènement déclencheur. Mais… pourquoi avaient-ils capturés Tilaa en priorité ? Il n’eut pas le temps d’y réfléchir. Durim faisait tournoyer la gigantesque hache de Thrall et la pointa vers le druide.
Les assauts de Durim étaient de plus en plus féroces, et le druide avait de plus en mal à repousser les attaques frénétiques qui lui étaient portés. Khargonan jeta sa cape sur l’humain, qui s’emmêla dedans. Le druide n’eut le temps que de blesser légèrement l’avatar avant que sa cape se soit complètement déchiquetée. Avec une rapidité surhumaine, Durim assena un violent coup de coude au Druide qui fut projeté à l’autre bout de la salle. Alors que l’humain s’approchait, il tenta de le bloquer avec de puissants sarments, qu’il n’eut aucun mal à couper sec avant même que Khargonan ne réagisse.
Durim brandit sa hache, et frappa de toutes ses forces. Khargonan ferma les yeux au dernier moment, sa dernière image fut celle d’une lame lui arrivant droit sur la tête.
Avant d’entendre un bruit de métal qui frotte. Puis plusieurs bruits de pas, et des armes qui s’entrechoquaient. Le druide ouvrit les yeux. Et fut bouche-bée de la présence des deux Tigres dans le fort.

– Prépare-toi à périr humain ! Crièrent Taggle et Azhelemaan.


Pendant l’assaut sur Théramore

- Ca ne tiendra jamais Azhé ! dit Taggle.

Ils étaient à Théramore, dans la tour que Tilaa leur avait dit de sécuriser. Enfin, la tour était sécurisée…. Complètement vide en fait. Ils avaient tout juste eu le temps de rentrer dans la tour et de bloquer la porte au rez-de-chaussée et celle du 3e étage avec des sarments. Mais les gardes forçaient, et les racines commençaient à céder.

-Faut trouver une autre solution ! T’as une idée Tag ?

-Oui ! J’attaque le mur avec ma masse, ca devrait marcher !

Le druide soupira.

-Le mur fait au moins 1 mètre d’épaisseur, ta masse pourra ne jamais casser ca, réfléchis !

-Si tu as une autre idée monsieur je-sais-tout, je suis preneur !

Les racines cédaient une à une, et le druide n’avait plus beaucoup d’énergie pour les réparer.

-J’ai peut être une idée, mais ca ne va peut être pas fonctionner, dit Azhelemaan

-Au point ou on en est, on peut toujours essayer, tant que c’est pas se cacher derrière la porte ni… eh !


Quelques secondes plus tard, les gardes réussirent à la porte principale. Pour arriver dans une salle vide. La porte du 3e étage s’ouvrit et les soldats se rejoignirent au rez-de-chaussée.

-Mais où ont-ils pu aller ? Je sais, ils sont partis par en haut et vous ne les avez pas vus passer ! dit un des soldats.

-Mais tu nous prends pour qui ? On y était avant vous, et on à rien vu ! C’est vous qui les avez laissés sortir !

La discussion tourna très vite à une bagarre générale dans la tour. Les Hordeux, eux, étaient déjà loin.

-La prochaine fois que tu m’envoie par surprise en l’air avec tes sarments, préviens ! Tu sais que j’ai le vertige, et tu me bloque au sommet de la tour… ah, tu m’énerves ! Et si les gardes avaient regardés en l’air ?

-Ils ne l’ont pas fait, et nous ne pourrions en parler s’ils l’avaient fait. Pourquoi ne me remercies tu pas ?

-Jamais !



Les deux Tigres faisaient maintenant face à Durim. A quatre dans la pièce, les manœuvres de combat seraient très ardues pour l’énorme humain, mais conférait à Taggle, alors armé d’une épée batarde courte, de se battre en toute facilité. Azhlemaan s’approcha de Khargonan qui était à terre, mais ce dernier le rassura sur son état. Ils avaient un combat à mener.
L’humain se remit à tournoyer, utilisant sa hache comme poids pour gagner de la vitesse. Khargonan, alors à terre, vit alors l’occasion de s’attaquer à ses jambes. Mais le colosse, ayant prévu l’attaque, sauta au moment ou l’épée du druide aurait du lui couper le talon d’Achille, tout ceci en continuant de repousser Taggle qui était trop amoché pour tenir sans les soins d’Azhlemaan. Il les surpassait, à trois contre un. Incroyable était la force d’un des lieutenants du Titan, même Khargonan n’avait pu l’imaginer. Et encore, il n’utilisait certainement pas toute sa puissance…
D’un coup de hache, il repoussa les trois Tigres, les blessants tous au niveau du torse.

-Vous savez, déclara t-il, il m’est difficile de ne pas vous tuer. Vous ressemblez à des fourmis : il est difficile de les toucher sans les écraser. Vous n’avez aucune chance de me battre – Il pointa sa hache vers les Hordeux, haletants - admettez le et vous aurez une chance de survivre. Résistez, et vous mourrez.

Les Hordeux eurent un sursaut face à la déclaration de l’avatar. C’était une proposition à rejoindre la Légion Ardente, à rejoindre la puissance même. Khargonan regarda Durim dans les yeux. Il avait raison, ils ne pouvaient le battre. L’écart de pouvoir était trop élevé. Croyait-il vraiment…
Croyait-il vraiment qu’ils allaient renier leur terre natale ? Renier la Horde, et même Azeroth entière, car l’Alliance était aussi concernée par ce combat. Et c’est dans un grand fracas que les trois Hordeux attaquèrent simultanément l’humain.
Un véritable assaut se leva contre Durim. Ce n’était plus trois Hordeux, mais trois tigres prêts à tout pout tuer. Les attaques s’enchainèrent avec une rapidité impossible à suivre à l’œil nu. Le colosse commença doucement à faiblir face à la rapidité des coups, et commença à reculer. En trente minutes de combat acharné, il avait reculé de quelques centimètres, et Azhlemaan en profita pour entailler la joue de l’avatar. Mauvaise idée un coup de coude du colosse l’envoya à l’autre bout de la salle.

-Non ! cria Taggle.

Il n’eut pas le temps de voir la hache le décapiter sec. Taggle vit la tète de son ami rouler à terre et son corps devenir inerte. Le temps semblait s’être arrêté. Durim leur faisait face, mais tout était ralenti. Le druide baissa la tète, et plaça la main face à lui. De gigantesques racines sortirent du sol, immobilisant son bras gauche, et le colosse fut contraint de lâcher sa hache. Khargonan fonça, et tenta de pourfendre le démon. Sans succès, il bloqua le coup d’épée avec sa main. Il y eut un entrechoquement de lames, et le druide remarqua que de la paume de l’humain sortait une épée aussi sombre que les ténèbres. Selon comment la lumière y reflétait, on pouvait y lire des inscriptions dans un langage inconnu du prophète. Taggle toujours debout, s’approcha du colosse, épée à la main, et Durim se mit en garde.

Le paladin ne s’arrêta pas.

Il s’apprêtait à se retrouver au contact de l’humain.

Le paladin ne s’arrêta pas.

Durim transperça le torse du Tigre.

Le paladin ne s’arrêta pas.

L’avatar tenta de dégager son épée, mais Taggle la maintint jusqu'à arriver à son niveau. Pris d’une force surhumaine, Taggle agrippa sa main, et immobilisa le démon, et le regarda dans les yeux.

-Ta pire erreur fut de m’attaquer, vil être. Va mourir en enfer !

Une puissante lumière jaillit des mains du paladin. Il épuisa toutes ses réserves d’énergie pour le plus puissant sort d’exorcisation que nul ne pouvait lancer. Il puisait son énergie de lui-même, ses heures d’entrainement acharné, et de l’esprit de son ami Azhlemaan qui le soutint.
Jusqu'à ce que, épuisé, Taggle s’écroula, mort de fatigue. Le démon le regarda s’écrouler, et dégagea enfin sa lame devenue rouge. Il fit face à Khargonan. Sa main commençait à s’effriter et disparaitre.

-Ah… je n’avais pas prévu ca, dit Durim d’une voix calme. Mais je ne me plains pas : je dois être le premier à gouter deux fois à la mort.

Khargonan regarda le colosse disparaitre peu à peu.

-Ou est Thrall ? demanda t-il

-N’est-ce pas logique ? Il n’a pas quitté Orgrimmar. Il est dans ses propres geôles, juste sous cette pièce. Que vous le libériez ou non, cela ne changera rien. Kil’Jaeden va bientôt commencer le rituel, et rien ne l’arrêtera maintenant.

-Quel rituel ?

Il ne subsistait plus que la tête de Durim.

-Ce fut… un plaisir de vous avoir rencontré cher Tauren. Adieu.

Et Khargonan fut le dernier du combat. Le sol, souillé par le sang, les meubles et décorations, détruits. Le druide remarqua que l’anneau qu’avait jeté le démon était intact, par terre, scintillant à la lumière des rares torches encore allumées. L’anneau était surmonté d’une petite opale violette, qui le fit sourire. La horde s’est faite trompée par le plus vieux tour de magie d’Azeroth, l’orbe de tromperie… Il plaça la bague dans sa poche, elle pourrait peut être servir.
Les soldats, restés dans le vestibule d’entrée, étaient restés là, tremblants comme des feuilles. Khargonan récupéra le corps de ses deux amis, et sortit du fort Grommash, leur ordonnant de libérer Thrall au plus vite.



-Félicitations Tilaa ! Je n’en attendais pas moins de vous ! dit l’archevêque, souriant, les bras ouverts.

Ce n’était pas sa voix. L’intonation était la même, mais quelque chose était différent de lorsqu’il l’avait entendue à Théramore.

-Bienvenue en mon sanctuaire ! C’est ici que tout à commencé, et que tout se terminera.

- De quoi parlez-vous donc vieux fou ? rétorqua la voleuse. Que fais-je ici ? Pourquoi vous intéressez vous autant à moi ? Et pourquoi votre « assistant » a essayé de me tuer ?

Benedictus explosa de rire.

-Ma chère, vous savez pertinemment pourquoi je vous ai amenée ici. Pour votre pouvoir, ou devrais-je dire, votre paume. Je suis étonné que vous n’ayez pas reconnu ce glyphe inscrit à jamais sur votre main. Une puissance qui brule tout sur son passage ! – Les yeux de l’archevêque devinrent rouges, son corps se mit à flotter, et la marque sur le sol se mit à scintiller. – Le symbole de Sargeras ! De la légion Ardente !

Sa voix avait totalement changée : ce n’était plus du tout le même homme. La voleuse se rappela enfin de la marque : elle l’avait remarquée sur le corps des soldats corrompus du Titan lors de l’attaque de Shatrath. L’archevêque disait vrai, comment n’avait-elle pas pu y penser plus tôt ?

-Grace à vous très chère, Sargeras renaîtra. Grace à vous, la Légion Ardente renaîtra de ses cendres ! Ce gnome sans intérêt qui me suivait partout à tenté de vous assassiner pour une bonne raison : que j’échoue. Que l’unique instrument de la fin d’Azeroth disparaisse ! Mais vous l’avez fait échouer, je ne vous en remercierais jamais assez. Maintenant, viens à moi !

Que croyait-il ? Qu’elle allait le suivre comme ca ?..
La voleuse sentit sa main la bruler atrocement, puis elle sentit son poignet s’engourdir, puis tout son bras, suivi de ses jambes. Elle ne contrôlait absolument plus son corps. La marque n’a jamais été son alliée, elle à toujours cherchée à faire survivre son hôte pour arriver a ses fins. Elle portait l’esprit du Titan maudit en elle ! Et maintenant qu’il pouvait renaître en Azeroth, tout serai fini dès qu’elle serait arrivée près de l’archevêque corrompu. Alors qu’elle luttait pour ne pas bouger, ses jambées avaient du mal à obéir. Chaque douloureuse seconde lui faisait perdre centimètre par centimètre, mais elle savait qu’elle ne pourrait pas tenir longtemps ainsi. Et alors qu’elle ne se trouvait plus qu’a un mètre du démon, qui n’arrêtait pas de rire, elle pensa à saisir sa dague, mais ses bras ne lui répondaient plus. C’est bientôt fini. Bientôt, le monde n’existera plus. Elle à échoué…
Un effrayant cri grave arracha Tilaa de ses pensées. L’archevêque avait ré-atterri par terre, titubant, l’épaule gauche glacée. L’entrave qui bloquait les mouvements de la voleuse s’évapora instantanément.

-Sois maudit, Benedictus ! Exclama une voix féminine derrière la voleuse.

-En avant ! rétorqua une autre voix, masculine et plus grave.



La tour était grande. Une dizaine de gardes arrièrent au sommet dans un grand fracas. Humains, gnomes, nains, elfes et draeneïs, de toute classe, arrivaient au sommet de la tour. Parmi eux se trouvait Jaina Portvaillant, un orbe violet dans sa main gauche.

-Ca faisait un moment Benedictus. Ou devrais-je dire… Kil’Jaeden ?

L’archevêque sourit. De plus en plus. Puis il ne put retenir un rire dément, lui déformant les traits de son visage. Sa peau devint noire, ses yeux, écarlates, se mirent à briller intensivement. Son nez disparut, laissant place à un trou béant tel un crane mis à nu. Quand à la bouche, elle s’orna de deux rangées de dents aussi pointues que des épées. Ses mains devinrent fourchues, ornées de longues griffes aussi affutées qu’un rasoir. Sa toge se déchira, laissant voir un appendice rouge sur son torse, battant frénétiquement, et libérant trois gigantesques tentacules.

-Que… Pou—

-Plus tard les questions voleuse, rétorqua Jaina. Nous avons un ennemi à vaincre. M’aiderez-vous ?

Elle n’avait encore une fois pas le choix, elle acquiesça alors. Les questions pouvaient attendre, quand bien même elle serait encore en vie pour les poser.
La petite troupe fit face au lieutenant de Sargeras, lorsqu’il lança un premier assaut. Il fonça sur un des gardes, qui para une de se tentacules avec une longue épée a deux mains. Malheureusement, une seconde saisit l’épée, et le malheureux dut faire une roulade pour éviter d’être éjecté de la tour. Tilaa fonça sur une des tentacules, qu’elle trancha dans la largeur. Du sang noir coula à flot, avant que la blessure ne se referme quasiment l’instant d’après. Le démon arrivait à maintenir à distance ses assaillants, et esquivait sans grande difficulté les sorts de Jaina, qui bien vite commença à s’épuiser. Certains combattants commençaient faiblir, et malgré les soins qu’on leur prodiguait, ils s’épuisaient. La voleuse aussi commençait à sentir ses jambes trembler, lorsqu’elle sauta pour éviter une des griffes du démon. A ce rythme, ils n’en sortiraient pas vivants.
Le démon faiblissait aussi : certains coups lui furent portés, ainsi que certains sorts, mais son incroyable vitalité compensait ce rythme de combat effréné. Même lorsqu’elle essayait de viser l’appendice, qui semblait être le cœur du démon, elle se faisait aisément repousser. Kil’Jaeden dominait le combat, sa puissance était a son apogée. Continuer vainement ce combat ne faisait que retarder l’inévitable destin funeste qui leur était réservés. Et la marque de sa main ne réagissait pas : elle ne se retournerait jamais contre un allié… Evitant un coup qui l’aurait décapitée, elle se retrouva aux cotés de Jaina, qui lui glissa :

-A mon signal, tu t’éloignes le plus possible du démon.

Elle n’avait pas le temps de réfléchir, et se recentra avec acharnement dans le combat. Tout les combattants étaient debout, mais à la limite de l’épuisement. Le combat surplombant Hurlevent prendrait fin sous peu. Elle se retrouva acculée par une des tentacules du démon, et manqua de trébucher entre deux créneaux. Au même moment :

-MAINTENANT ! cria Jaina.

Elle ne réfléchit pas. Elle se laissa tomber en arrière, dans le vide. De toute façon, si elle n’était pas là avec sa marque, personne ne mourrait ainsi. La légion ardente n’existerait plus : elle en était le dernier espoir. Espoir qui disparaîtrait au moment ou elle toucherait le sol. Elle ferma les yeux, et sourit.



Elle atteint le sol plus rapidement que prévu. Et le sol semblait moins dur que ce qu’elle pensait. Que se passait-il ? Elle ouvrit les yeux. Elle était face au sol, mais toujours au sommet de la tour. Elle… planait dans le vide.

Elle planait dans le vide ?? Etais-ce ca le paradis ? Elle fut bien vite ramenée à la réalité à la vue d’un des soldats mage bouger délicatement les doigts pour la ramener sur la terre ferme.
-Repose toi Tilaa, on s’occupe du reste, chuchota le mage, en ôtant la petite bague qu’il portait à son doigt. Tous les combattants firent de même, révélant leur identité.
Pyrros, Khargonan, Shekmet, Grimgaur, Gartalak et Zarroc encerclèrent le démon, alors nimbé d’un halo de lumière dorée.

-Que se passe t-il ? Que m’avez-vous fait ?! Cria le démon.

Il tambourina désespérément sur le bouclier qui l’entourait, mais il tenait bon. Jaina pointa du doigt l’orbe qu’elle avait laissée tomber au début du combat.

-Ceci, est un piège de lumière. A la base, il ne devait servir que pour des morts vivants, mais un ingénieur-paladin de génie l’a un peu modifié pour qu’il s’adapte aux démons en y plaçant de puissants exorciseurs. Et apparemment, ca fonctionne à la perfection. Œuvre posthume.

Le démon eut une tête désespérée. Il essaya de détruire le halo mais rien à faire, il était bel et bien emprisonné. Il fixa alors Jaina sans ciller.

-Tu n’as pas encore gagné, Jaina. Excuse-moi de ce coup bas, je ne te le réservais pas personnellement…

Jaina sentit une lame lui perforer de torse, au niveau de la cage thoracique. Elle ne put crier. Les tigres virent la mage se soulever, puis la lame se retira de son torse. Elle s’écroula, révélant Tilaa, deux longues épées à la main, les yeux noir. Le sang goutait encore de son épée lorsqu’elle s’approcha de Pyrros, qui eut peine à éviter le coup qu’elle lui porta. Alors qu’elle commençait son revers, Zarroc bloqua son épée. Instinctivement, la voleuse sauta en arrière et reprit sa garde de combat.
Aucun ennemi ne pourrait pas les vaincre contre seul contre six. Mais ce n’était pas un ennemi, c’était Tilaa, et tous en étaient conscients. Kil’Jaeden aussi savait qu’ils n’oseraient jamais attaquer la voleuse. Il la fit attaquer tout les Hordeux sur la tour, les uns après les autres. Elle ne dominait pas du tout le combat, mais les repoussait du halo doré l’entourant. C’était son plan B. Le seul problème était qu’il ne pouvait pas bouger : l’elfe de sang était donc le seul lien du démon avec l’extérieur.

Khargonan avait pensé à toutes les possibilités : des sorts la blesseraient, des sarments à cette hauteur, valait mieux ne pas y penser. Il fallait qu’ils la maitrisent sans la blesser, mais tant qu’elle se mouvait aussi rapidement, ils s’y blesseraient tous. Evitant un coup de la voleuse, il remarqua que sa paume droite était complètement noire. Elle se défendait très bien : la voleuse arrivait à repousser les combattants et se plaça près de la prison de Kil’Jaeden. Ils levèrent tout deux les mains au ciel, lorsqu’un trou relié au Néant y apparut, et c’est avec effroi que les Tigres virent une dizaine de démons ailés s’en échapper en une vague se déferlant sur Hurlevent.

-Alors ? Qu’allez vous faire, chers Hordeux ? Dit Kil’Jaeden avant de se mettre à rire, lui et Tilaa.

-Nous ne pouvons pas les laissez se faire massacrer, même si ce sont des Allianceux ! Exclama Pyrros. Kil’Jaeden, soit maudit !

-Tes malédictions n’ont aucun effet sur moi jeune elfe. Meurs !

Aucun Tigre ne vu Tilaa sauter en avant, bras tendu tenant la même épée acérée dont coulait encore le sang de Jaina. Il était conscient qu’il n’éviterait pas le coup, alors il ferma les yeux et serra les dents. Il attendit. Une longue seconde, qui parut une éternité. Mais il comprit que rien ne s’était passé au moment ou une goute de sueur perlait sur son front plissé. Et qu’on croisait le fer à deux centimètres de sa tète.
En rouvrant les yeux, il vit… une personne qu’il ne se serait jamais attendu à voir en Azeroth, encore moins au sommet d’une tour en Hurlevent.

-Ca faisait un moment, les Tigres, dit Grofterum. Désolé d’être en retard, on à eu quelques problèmes à Shatrath et… bon, voila. Allez-vous occuper des démons, je me charge de Kil’Jaeden !

-Mais…

-Dépêchez vous bon sang, on à pas le temps ! »

Les Tigres se concertèrent du regard, pendant un instant, puis exécutèrent l’ordre de Grofterum. Lorsqu’ils ne furent plus que trois sur la tour, Grofterum se remit en garde. Il para de sa hache deux attaques fulgurantes de la voleuse. Esquivant un coup au thorax, le Tauren esquissa un violent revers censé décapiter la voleuse, mais par un reflexe surhumain elle ne fut simplement entaillée à la joue.

« Tu tuerrrrrais donc ton ammmmie ? dit la voleuse d’une voix perçante, au point que les oreilles de Grofterum en souffrirent.

-Tu n’es pas Tilaa. Je ne sais pas ce que tu es. Tout ce que je sais, c’est que je dois te détruire. »

Les deux combattants chargèrent, sous les yeux de Kil’Jaeden, qui pour la première fois de son existence, s’inquiétait.



« C’est tout ce que tu peux donner, guerrier ? Mwahaha ! »
Grofterum suait à grosses goutes. Il avait de plus en plus de mal à parer les attaques de la voleuse qui enchainait revers sur parade. Ses muscles tremblaient, et sa hache devenait de plus en lourde entre ses mains. D’un coup rapide, la lame de Tilaa se plaça entre la lame de la hache et son long manche en bois. La voleuse atteint son but : Grofterum fut désarmé, et dut sauter pour garder sa jambe. Essoufflé et désarmé, il se sentait nu comme un ver.

« Tilaa ! Je sais que tu peux m’entendre ! Cria t-il. Revient à toi ! »

Sur ces mots, la voleuse émit un sourire ironique, immédiatement suivi d’un spasme qui déforma son visage. Elle se mit à hurler, lâcha ses armes, et recouvrit son visage de ses mains. Grofterum et Kil’Jaeden la regardaient, ébahis. La vraie Tilaa était encore ici, et il ne restait qu’un moyen de la faire redevenir elle-même ! Le guerrier sortit une petite dague de sa ceinture, qu'il lança en direction de Tilaa. Il aurait visé la tête pour n'importe quel ennemi. Pour elle, il avait visé la main.



-Ou suis-je?

Tilaa se trouvait dans une vaste prairie verdoyante. En face d'elle, une colline florissante où trônait un arbre, dont la taille ne faisait aucun doute sur son age millénaire. Et dont les feuilles mortes, le tronc meurtri et les branches mises à nues ne faisaient que mettre en évidence une souffrance indescriptible. Un tas de souvenirs refirent surface : sa première mort, l'épée convoitée par l'Alliance (par l'Archevêque, voila ou elle en avait entendu parler !).
Elle s'approcha de l'arbre, mais plus elle s'en approchait, plus elle était prise de nausées. Avec un effort inimaginable, elle était arrivée à son pied. Il paraissait beaucoup moins imposant sans son feuillage. Elle remarqua, gravé sur le tronc, une inscription qu'elle ne connaissait que trop bien. Instinctivement, elle regarda sa main. Pas de marque. Une main propre, sans symbole ni marque.

-Ne sais tu vraiment pas ou tu es?

Les branches de l'arbre se mirent à frémir, puis se refermèrent sur la voleuse. Ses poignets et chevilles étaient fermement bloqués. Elle vit l'arbre rétrécir, le tronc s'affiner, puis peu à peu, ce n'était plus un arbre devant elle, mais une magnifique Sylphide à peau d'écorce. Son visage cependant n'était pas formé, mais ses traits apparurent doucement. On ne pouvait voir qu'une bouche. La voleuse remarqua sur son épaule la marque de Sargeras.
Les branches ne desserraient pas leur prise. Tilaa eut beau se débattre, rien n'y faisait. Pire encore, ses liens se resserraient au moindre mouvement : c'est à ce moment qu'elle comprit qu'elle n'était plus maîtresse de son corps. La prairie alors verte commença à flétrir et en quelques secondes, dans une vague dévastatrice, la prairie devint steppe. Impuissante devant ce fléau, Tilaa libéra toute son énergie et toute sa volonté pour stopper la vague. Sa volonté contre celle de la Sylphide. Elle puisa dans ses réserves les plus profondes, ce qui protégea l'espace autour d'elle. A ses pieds, un petit cercle vert faisait une tache dans la création de la Sylphide.
A la vue de sa réussite, la voleuse décocha un sourire à l'être d'écorce, puis une grimace. Le visage de la Sylphide... c'était le sien !

-Pas mal. Voyons ou tu peux tenir...

Tilaa sentit sa volonté faiblir de plus en plus. Les liens se resserraient toujours plus, lui arrachant la peau. Mais elle tint bon, elle se concentra pour ignorer la douleur et faire face à son propre reflet.

-Assez !

Elle sentit une branche s'enrouler autour de son cou, puis brutalement se resserrer. Sa nuque ne craqua pas, ou de peu, mais elle eut le souffle coupé. La Sylphide serrait de toute ses forces, avec un visage irrité observant les derniers instants de la conscience de Tilaa. L'herbe à ses pieds flétrissait peu à peu. Il ne resta bientôt plus qu'un unique brin d'herbe verte.

« Tilaa ! Je sais que tu peux m’entendre ! Cria t-il. Revient à toi ! »

La Sylphide eut un sursaut, et sans s'en rendre compte, desserra légèrement ses branches. Instinctivement, Tilaa libéra sa jambe et lança un violent coup de pied dans le visage de son reflet. Toutes les branches se rétractèrent en une fraction de seconde, cachant le visage déformé de la Sylphide. A peine quelques secondes plus tard, un morceau de son épaule se détacha. Les deux Tilaa se firent face, épuisées.

- C'était bien essayé, j'ai failli perdre le contrôle, dit-elle. Impose toi à moi !

Le paysage disparut dans un flot de lumière aveuglante.



Le guerrier dégaina une seconde dague et se jeta sur la voleuse. Oubliant qu’il était emprisonné, Kil’Jaeden tendit un tentacule vers le Tauren, et, grâce à un effort démoniaque, réussit à ouvrir une brèche dans la protection. Kil’Jaeden agrippa le bras du Tigre, essayant de lui tordre le poignet. Les hurlements cessèrent. Les deux êtres luttèrent, et finalement, la fatigue de Grofterum reprit le dessus, et le Tauren, à son grand désespoir, fut contraint de lâcher sa lame. Tilaa s’approcha doucement du guerrier, saisit fermement la lame plantée dans sa main. Leurs regards se croisèrent. Elle délogea la lame, puis la leva. C'était terminé…


Tilaa planta la dague de Grofterum en plein dans sa propre paume droite. Réprimant un cri, la voleuse serra sa lèvre inférieure, tout en retirant la dague de sa main, qui reprenait alors une couleur normale. La main tremblante, elle assena un coup d’une puissance phénoménale sur le tentacule de Kil’Jaeden qui se scinda. Alors que Kil’Jaeden poussait un cri muet en rétractant son moignon, le tentacule coupé remuait encore autour du bras de Grofterum avant de retomber par terre, flasque.

Et sans que le Tauren ne comprenne ce qui s’était passé, Tilaa avait planté sa dague dans le cœur de Kil’Jaeden.



« Et alors, j’ai planté mon épée dans la cœur du démon qui s’est instantanément désintégré devant mes yeux ! dit Zarroc, une chope de bière à la main. »
Après la bataille, les Tigres s’étaient tous rassemblés dans Hurlevent. Comme ils n’avaient plus d’énergie, les Allianceux les avaient accueillis en héros, soignés et proposer de fêter leur victoire sur le Légion. Lorsque Kil’Jaeden eut été défait, les Démons invoqués s’étaient enfuis vers leur dimension. A moins qu’ils n’aient été défaits bien entendu. Ils se trouvaient donc tous dans une des nombreuses auberges de la Capitale Humaine, et bien que la présence des Tigres Hordeux fasse quelque peu tache, tous s’entendaient très bien.
« Haha, sans moi, tu serais lamentablement resté couler dans les douves ! ajouta Pyrros.
-Mais oui, je serai très bien remonté a la surface, je sais nager moi !
-Avec une armure de quarante livres sur toi ? Tu m’en diras tant ! fit-il remarquer»
Tous éclatèrent de rire. La fête battait son plein lorsque la porte de l’auberge s’ouvrit en grinçant.
« Salut les gars. »

Tilaa et Jaina se trouvaient sur le perron de la porte, tout le monde se tut à leur entrée. Jaina paraissait en forme malgré sa blessure de la veille. En revanche, Tilaa avait sa main bandée, un morceau de tissu en bandoulière. Cela dit, rien n’entamait sa bonne humeur naturelle.
« Les médecins m’ont dit que je ne pouvais plus me servir de ma main pour quelques mois, pas que je ne pouvais plus faire la fête ! Allez-vous vous joindre à nous, chère Portvaillant ?
La mage lui répondit en un sourire.
« Appelez-moi Jaina. »

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